Le Negroni, ce cocktail qui fait dire à la moitié des gens, à la première gorgée : «Bah, c'est amer.» Et à l'autre moitié : «Enfin, un verre qui a du caractère.»
Souvent considéré comme le boss de fin des cocktails car amer, court et fort en alcool, il divise. Toutefois, la mode étant parfois une force occulte, de rares néophytes du cocktail se retrouvent à ne jurer que par le Negroni. Est-ce par mimétisme ou bien est-ce l'issue d'un voyage en Italie ? Les trois raisons restent bonnes tant ce cocktail est délicieux si tant est qu'il soit correctement préparé.
Musique !
Recette du Negroni
Negroni
Matériel
- Verre tumbler (ou old fashioned)
- Jigger (doseur)
- Cuillère à mélange
- Gros glaçons
Ingrédients (pour 1 cocktail)
- 3 cl de gin (London Dry de préférence : Tanqueray, Beefeater, Bombay...)
- 3 cl de vermouth rouge doux (vérifiez qu'il y a bien écrit "vermouth" sur la bouteille)
- 3 cl d'amer (Campari, c'est le classique)
- Une demi-tranche d'orange pour la garniture
Préparation du Negroni
- Remplissez un verre old fashioned de gros glaçons (on veut du froid qui dure).
- Videz l'eau condensée, puis versez les trois ingrédients : gin, vermouth rouge, Campari. L'ordre importe peu.
- Mélangez pendant une trentaine de secondes avec une cuillère de bar.
- Décorez avec une demi-tranche d'orange.
Conseils de préparation
- La règle d'or : proportions égales, un tiers chacun. Pas de favoritisme.
- Commencez avec des parts égales. C'est après avoir maîtrisé le morceau qu'on s'autorise quelques improvisations.
- Utilisez de gros glaçons pour limiter la dilution et garder le froid plus longtemps.
- Si le Negroni vous paraît trop sucré, ajoutez quelques gouttes de bitters pour renforcer l'amertume.
Notes
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Ce qu'on ressent vraiment
Le Negroni a cette texture particulière : soyeuse, presque épaisse en bouche, qui vient du sucre présent dans le vermouth mais aussi du peu de dilution du cocktail. On est d'abord frappé par l'amertume assumée. Puis le sucré arrive pour tempérer. Et enfin l'alcool, qui rappelle que ce n'est pas un jus de fruits. Les arômes dépendent de vos bouteilles : avec un Campari classique, attendez-vous à des notes d'agrumes, d'origan, quelque chose de très italien.
Quelques mots sur le Negroni
Inventé à Florence au début du XXe siècle pour un comte qui a demandé à son barman de renforcer son apéritif habituel, le Negroni est devenu le symbole de l'apéritif d'hiver pour les amateurs de saveurs corsées. L'histoire dit que ce verre était servi décoré d'une demi-tranche d'orange à la place d'une tranche entière. Un classique qui n'a jamais eu besoin de se moderniser.
Pour aller plus loin : le Boulevardier
Envie de changer de continent sans quitter le territoire de l'amer ? Essayez le Boulevardier : remplacez le gin par du bourbon (une part et demie), gardez le vermouth et le Campari. Même préparation, même verre, mais une rondeur et une chaleur différentes. C'est le cousin américain du Negroni, un peu plus accessible, mais tout aussi sérieux.
Conclusion
Le Negroni, c'est l'apéritif qui ne fait pas semblant. Amer, équilibré, élégant. Trois ingrédients, des proportions égales, et un verre qui en dit long sur celui qui le commande. Une fois qu'on a franchi le cap de l'amertume, on ne revient plus en arrière.
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